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Les taux de crédit immobilier resteront-ils bas jusqu'à la fin de l'année ?

Les taux de crédit immobilier devraient rester stables cet automne, de quoi sécuriser les projets immobiliers des futurs emprunteurs. © Shutterstock

Cet automne, le marché du crédit immobilier reste paradoxalement solide malgré l’instabilité politique et économique. Quelques hausses limitées de taux ne devraient pas freiner la demande, d’autant qu’il ne reste que quelques semaines pour profiter des prêts aidés et du PTZ en 2025.



Après plusieurs mois de tension sur les marchés financiers, les taux de crédit immobilier semblent, pour l’heure, résister à l’instabilité politique et économique. La récente démission du gouvernement Bayrou et la dégradation de la note de la France par Fitch ont créé un climat d’incertitude, mais les barèmes des banques restent majoritairement stables. Selon Vousfinancer, « les remontées de taux, qui demeurent modérées, ne sont pas de nature à freiner le dynamisme de la demande ». Cafpi confirme : « L’accès au crédit reste globalement préservé », malgré un contexte économique délicat.
En octobre, les augmentations de taux restent limitées, oscillant entre 0,05 % et 0,20 % pour certaines banques et profils d’emprunteurs. Vousfinancer relève des taux moyens de 3,10 % sur 15 ans, 3,30 % sur 20 ans et 3,50 % sur 25 ans, avec des taux négociables à partir de 2,8 %. « Les banques, dans un contexte de hausse de leurs conditions de refinancement, sont actuellement très attentives à la rentabilité des crédits qu’elles accordent », précise Sandrine Allonier, porte-parole du courtier.
Cette stabilité relative est favorisée par le maintien des taux directeurs de la BCE et un OAT 10 ans autour de 3,5 %, limitant pour l’instant les ajustements bancaires. Toutefois, les prochains mois restent déterminants : les agences Moody’s et Standard & Poor’s pourraient dégrader la note française, ce qui pourrait entraîner un réajustement des taux. Cafpi conseille donc aux emprunteurs de « bloquer rapidement leur taux de crédit auprès de leur banque pour se prémunir contre une éventuelle remontée ».

Dernière fenêtre de tir pour le PTZ et les prêts aidés en 2025

D’autant que le mois d’octobre marque également la dernière ligne droite pour profiter des prêts aidés et du prêt à taux zéro en 2025. « Certaines banques arrêtent de prendre les dossiers de prêt avec PTZ à partir de la mi-octobre, et jusqu’à mi-novembre maximum pour avoir le temps de les traiter avant la fin de l’année. Avec le retour du prêt à taux zéro pour la maison individuelle et son élargissement à tout le territoire, les banques ont de nombreux dossiers encore à traiter, avec des délais allongés. Elles reprendront le traitement de ces dossiers début janvier, mais en se basant sur les revenus de l’année n-2, soit 2024 », détaille Sandrine Allonier. « Par ailleurs, c’est aussi la dernière ligne droite pour profiter des prêts aidés et bonifiés proposés par les banques et dont on ignore encore s’ils seront reconduits en 2026 », ajoute-t-elle.

Une demande de crédit immobilier qui reste soutenue

A noter que le marché du crédit immobilier est bien dynamique en cette rentrée. Vousfinancer souligne que septembre a enregistré un volume de crédits intermédiés en hausse de 28 % sur le trimestre par rapport à 2024, avec un pic de + 45 % par rapport à septembre 2024. Julie Bachet, directrice générale, observe que : « Depuis le mois de juin la demande est très dynamique, ce qui témoigne du peu d’impact que le changement de gouvernement a eu sur les projets immobiliers des Français ».
Avec une OAT 10 ans autour de 3,5 % et une inflation maîtrisée à 0,9 % en France, la stabilité des taux conjuguée à une hausse modérée des prix immobilier (+0,8 % sur un an) permet aux acquéreurs de préserver leur pouvoir d’achat immobilier. Si certaines grandes métropoles connaissent une dynamique haussière, d’autres territoires voient encore des stagnations ou des baisses, impactant légèrement la surface achetable pour un budget donné.
Les conditions de crédit restent donc favorables mais nécessitent une certaine vigilance. Les futurs emprunteurs disposent encore d’une fenêtre favorable pour concrétiser leurs projets avant une éventuelle remontée des taux.